DANIEL. Somnia Danielis, seu Interpretationes. [ca. 1486-88].
DANIEL.
Somnia Danielis, seu Interpretationes.
[Alost], [Thierry Martens], [ca. 1486-88].
Un volume petit in-4 (180x135 mm), [8] feuillets. a⁸. reliure : Plein velin ancien. Quelques salissures. Page de titre remontée avec trois petits trous dont un avec un renfort de papier ancien au verso. Le 's' final de "Missus" a été gratté.

Rare édition incunable de la clef des Songes de Daniel.
Seuls 6 exemplaires recensés dans les bibliothèque publiques, tous en Europe. Un seul en France à Nantes.
Avec Sigmund Freud et l'invention de la psychanalyse nait une technique essentielle : l'interprétation du rêve comme voie d'accès à un savoir inconscient.
Mais les songes ont, de tout temps, tourmenté l'humanité.
Alors que tant d'ambitieuses théories plus ou moins scientifiques sur l'origine ou la signification des rêves sont tombées dans le plus définitif oubli, les humbles interprétations du "Prophète Daniel" vivent encore aujourd'hui, et elles ont transmis de siècle en siècle des croyances qui, en dernières analyse, remontent à l'antique Chaldée.
Mais c'est à Byzance que la tradition des songes de Daniel est pour la première fois attestée.
Les onirocritiques y jouissaient d'une grande faveur. Le traité d'Artémidore trop complet et difficile à comprendre s'adressait uniquement aux professionnels.
Le grand public lui a vite préféré la clefs des songes de Daniel.
Il s’agit de clefs des songes sommaires où les rêves sont classés dans un ordre alphabétique plus ou moins strict. Après l’énoncé du thème onirique, la prédiction suit sans aucune justification.
Le Pseudo-Daniel est traduit en latin dès le viie siècle sous le titre Somniale Danielis.
C’est alors qu’il gagne l’Occident et y connaît un vif succès ainsi que l’atteste le nombre de manuscrits conservés, les plus anciens à nous être parvenu datant du X° siècle (à Vienne et à la British Library) .
Issus de rites de divination païens ces livres d'interprétations des rêves étaient fortement mais inefficacement désapprouvés par l'église romaine.
Il y a eu plusieurs dizaine édition (princeps 1475).
L'apparente insignifiance de ces impressions anonymes, destinées probablement au colportage, a longtemps détourné de ces feuillets puérils l'attention des lettrés et des bibliophiles.
"Aujourd'hui ces modestes brochures sont devenues d'une extrême rareté, et ne se trouvent guère que dans les grandes bibliothèques" (Hélin. 1925, p. 65).
références: Hélin [La clef des songes: facsimiles, notes et liste des editions. Paris, 1925. 19], ISTC [id00014500].
Prix : 9000 €