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Photo VIGOUREUX, Clarisse. 

Très rare édition originale de l'unique ouvrage de la première disciple féminine de Charles Fourier.
Clarisse Vigoureux (1789-1865), née Charlotte-Dorothée-Claire Gauthier, fut une adepte fervente des théories de Fourier: c'est elle qui initiera Victor Considérant au fouriérisme (ce dernier épousera sa fille Julie).
Elle mettra sa fortune personnelle au service de la cause fouriériste en finançant Phalanges (le journal de Charles Fourier) et plus tard l'exil de Considérant puis leur tentative de fonder le phalanstère Réunion au Texas. Ruinée, elle finira sa vie seule à San Antonio.

"Parole de Providence" répond aux "Paroles d'un croyant", publié en avril 1834 par Lamennais, dans lequel celui-ci promouvait la violence au service de la lutte des classes.
Clarisse Vigoureux, profondément pacifiste et féministe lui répondra :
"Quel est ce cri de guerre et ce retentissement qui de toutes parts a été entendu ? [...] J'en demande compte au sexe fort qui sait détrôner ses rois, et qui, se disant roi lui-même, ne sait par tenir les rênes du monde. " (extrait de la préface)

Ce livre sera condamné par l'Eglise romaine et mis au catalogue de l’Index le 22 septembre 1836.

Sur le faux titre on trouve la mention suivante écrite au crayon : "Donné par Mlle Beuque à Mr Barrier. (avril 1845).
Aimée Beuque (1788-1871) rencontre Charles Fourier chez Clarisse Vigoureux en 1828 et adhère immédiatement à ses idées, elle animera les cercles fouriéristes de Lyon. François Barrier, personnalité centrale du mouvement fouriériste, il adhère à la doctrine fouriériste en 1843.
Il est, en 1845, l'un des fondateurs de l'Union agricole d'Afrique et devient le principal animateur et soutien financier de l’Ecole sociétaire de Lyon dans les années 1860.

Photo BARRIER, François || JOURNET, Jean. 

Quatorze pièces de deux membres éminents des milieux fouriéristes : François Barrier et Jean Journet.
L'ensemble a été probablement rassemblé par François Barrier, on trouve parmi les ouvrages un envoi de Barrier à sa mère ainsi qu'un envoi de Jean Journet à Barrier.
François Barrier (1813-1870), médecin à Lyon se convertit au fouriérisme au début des années 1840. Il joue un rôle très important dans la fondation d’une colonie sociétaire à Saint-Denis du Sig, en Algérie. Il fait partie du comité d'organisation qui mit en marche le projet et fut l'un des administrateurs de la société de l'Union agricole d'Afrique. Il sera le principal animateur et soutien financier de l’Ecole sociétaire de Lyon dans les années 1850. Il créera une banque "fouriériste" qui financera notamment le phalanstère du Texas.
En 1864, il quitte Lyon et sa carrière de chirurgien pour rejoindre Paris et réorganiser l’Ecole sociétaire, diriger la librairie sociétaire et se consacrer à l’écriture de traités fouriéristes.

- [BARRIER, François]. Examen et Réfutation du Discours de M. Massot, Lyon, Dorier, 1846. 62 pages.
Edition originale.
Ouvrage dans lequel Barrier, prend la défense de la doctrine sociétaire.

- Banquet commémoratif de la naissance de Ch. Fourier, Donné à Lyon le 7 avril 1846. (2 bl.)-16 pages.
Édition originale.
Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent la pratique des Banquets républicains et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). A Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts.
Ici une note manuscrite (p.9) attribue l'un des "toasts" à François Barrier.

- BARRIER, François. De L'Hygiène dans ses rapports avec l'état social, (15 mars 1845). 15 pages.
Article tiré de la Revue sociale, revue socialiste lyonnaise.

- BARRIER, François. Esquisse d'une analogie de L'Homme et de l'Humanité, Lyon, Librairie sociétaire, 1846. 48 pages.
Édition originale.
Envoi manuscrit de François Barrier à sa mère sur la page de faux titre.
Ouvrage qui fait l'exégèse de certains points de la doctrine fouriériste.

- L'Union agricole de... Société civile par actions pour l'exploitation d'une propriété rurale en Afrique, Lyon, Boitel, [1845]. 16 pages.
Édition originale.
Travaux du comité d'organisation dont fait partie François Barrier, depuis sa formation jusqu'au 25 octobre 1845. La fin du document donne le modèle de la procuration à envoyer aux souscripteurs pour la fondation de la société.

- Projet des Statuts d'une société civile, pour l'exploitation d'une propriété rurale en Algérie, Lyon , Dumoulin, 1845. 23-(1) pages
Édition originale.
L'un des premiers documents relatifs à l'Union. Il présente le projet de statuts de la société avant sa fondation qui n'aura lieu qu'à la fin de l'année 1845. Le document présente également les membres du comité d'organisation (dont François Barrier ) et la liste des premiers souscripteurs.

- [BARRIER, François]. L'Union agricole d'Afrique nouveau système de colonisation de l'Algérie, Lyon, Au Siège de la Société, 1846. viii-136-(2bl.) pages et 2 planches dépliantes.
Édition originale.
Ouvrage dans lequel François Barrier présente le projet phalanstérien de l'Union agricole d'Afrique. En 1846, si la société civile dirigeant l'Union a été créée, elle n'a pas encore obtenu de Louis Philippe une concession.
Le projet des fouriéristes vient à un moment où l'État français, après avoir conquis l'Algérie, se pose la question d'une colonisation de peuplement pour rentabiliser ses dépenses militaires.



Œuvres de Jean Journet :

Jean Journet (1799-1861) se définissait lui-même comme apôtre fouriériste. Il parcourut la France, la Belgique, mais aussi le Texas pour porter la bonne parole de Charles Fourier. Ami du peintre Gustave Courbet, il fut immortalisé dans un tableau intitulé "L'Apôtre Jean Journet partant pour la conquête de l'harmonie universelle" en 1850. Personnage excentrique, il suscitait la colère des fouriéristes qui à l'image de Victor Considérant voulait normaliser le mouvement.
Il fit imprimer à compte d’auteur des livres et des brochures, de 1840 jusqu’à sa mort en 1861, empreints de mysticisme, de lyrisme apostolique et d'extravagances. Faute de ventes en librairie, Journet se fit vendeur de ses œuvres dans les rues. Il y mendiait son pain et prenait l’apparence hirsute d’un prêcheur illuminé.

- JOURNET, Jean. Cri d'indignation, complainte humanitaire, Paris, Charpentier, Septembre 1846. 16 pages.
Édition originale.
Long poème dont l'incipit est adressé aux "fainéants", les "disciples gangrénés" qui se complaisent dans une "voluptueuse somnolence" en attendant l'Harmonie.

- JOURNET, Jean. Cri de Délivrance. Intronisation du règne harmonien sur le globe, Paris, Charpentier, Novembre 1846. 16-(2) pages.
Envoi de l'auteur à François Barrier.
Édition originale.
Journet y ouvre une souscription pour la réalisation d'un Phalanstère d'enfants, un de ses grands projets. À la première place de la liste des souscripteurs, on trouve Alexandre Dumas, à qui Journet dédie un poème.

- JOURNET, Jean. Résurrection sociale. Félicité universelle, cri de Détresse, Paris, Chez L'auteur, Juin 1849. 16 pages.
Édition originale.
Texte qui incite les disciples de Fourier à se mettre en mouvement et réaliser en pratique un phalanstère.
À noter que le prix de la brochure, indiqué sur le titre, est de 5fr. pour les riches, 1fr. pour les aisés et 15 centimes dans les commerces.

- [JOURNET, Jean]. Aux fondateurs de l'Harmonie universelle, le genre humain reconnaissant, [1850]. 16 pages.
Seconde édition.
Souscripteurs et statuts de la Société de la fraternité active, une « association expérimentale » qui prévoit l’installation d’un « essaim d’hommes dévoués, germe d’une future phalange harmonienne », placé à « une à cinq lieues de la capitale », avec d’abord 18 à 25 ménages. Mais le projet de Journet ne semble pas avoir été plus loin.

- JOURNET, Jean. Le Socialisme démasqué : Cri de pitié, Les Faux prophètes , Paris, Chez tous les marchands, juin 1850. 16 pages.
Édition originale.
Long poème en forme de diatribe contre Proudhon.
Il s'ouvre sur cette strophe :
"Proudhon, Proudhon,
C'est une chanson
Qui fera raison
De ton jargon."

- JOURNET, Jean. Le Socialisme démasqué : Cri d'alarme, La Terre Promise, Paris, Chez tous les marchands, juillet 1850. 16 pages.
Édition originale.
Poème dont la cible est sans doute Emile de Girardin, qui soutint sous la seconde république le parti de Louis Napoléon Bonaparte.

- JOURNET, Jean. L'An de Salut ou la solution des solutions, par un fou, un mendiant, un apôtre, Paris, Chez tous les marchands de nouveautés, février 1851. 16 pages.
Édition originale.
Journet s'y sent toujours seul parmi les fouriéristes à vouloir l'avènement pratique de l'utopie de Charles Fourier. On y sent aussi la déception de l'espoir soulevé par la république de 1848, alors que l'idée d'un Second Empire fait peu à peu son chemin.

Photo HENNEQUIN, Victor. 

Édition originale.
Exposition des idées et des théories de Fourier traitant de l'amour, de la régulation et l'organisation des relations entre les sexes dans le Phalanstère.
Chacun y est assigné à un des rôles définit par Fourier : les chastes Vestales, les Demoiselles, les Anges et les Fées (experts et expertes en amours), ...
Hennequin avec Fourier considère que l'adultère et la prostitution sont des invariants des sociétés humaines et doivent donc être organisés.
La question des relations intimes sera approfondie par Fourier dans Le Nouveau Monde Amoureux, ouvrage qui ne fut publié qu’en 1967 par Simone Debout qui en redécouvrit le manuscrit.

L'ouvrage de Hennequin est relié en avant dernier, avec quatre autres brochures fouriéristes :

- GUEPIN. Traité d'économie sociale. Paris, sn, 1833. 108 pages.
Édition originale.
Ouvrage de facture très saint-simonienne, le docteur Guépin y publie un projet « d’association des imprimeurs, maîtres et ouvriers pour toute la France ».

- [Anonyme]. Catéchisme de Fourier ou Fourier réfuté par lui-même. Paris, Maison, 1841. (8)-98-(2) pages.
Édition originale.
Ouvrage qui présente la doctrine de Charles Fourier sous forme de question-réponses. En particulier, plusieurs chapitres sont consacrés au sulfureux sujet des relations amoureuses dans le système de Fourier.

- Le Sept Avril. Banquets commémoratifs de la naissance de Charles Fourier - Années 1843 et 1844. Paris, À la librairie sociétaire, 1844. 36 pages.
Édition originale.
Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent la pratique des banquets républicains, véritables congrès politiques clandestins, et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). À Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts. Au-delà des cercles fouriéristes, les Banquets républicains jouèrent un rôle important dans la préparation de la révolution de 1848.

- PELISSIER. Choix de Poésies d'un Sourd-Muet. Paris, Rue St-Jacques, sd. 72 pages.
Ouvrage qui ne fait pas partie de la littérature fouriériste traditionnelle. Cependant, l'organisation des sourds-muets en écoles et sociétés autonomes a beaucoup emprunté aux utopies de l'époque. On verra même quelques tentatives d'union agricoles pour les sourds et muets.

Photo FOURIER, Charles. 

Édition originale.
Exemplaire signé par l'auteur.
Ce traité était destiné, dans l'esprit de l'auteur, à remplacer sa théorie des quatre mouvements dont la publication n'avait connu que peu de succès.
Il y décrit de manière plus pratique la phase d'Harmonie, en fait, c'est la Règle (au sens monastique) de son Phalanstère.
L'Homme y est total : cultivant son potager le matin, composant des poèmes l'après-midi, artisan le soir.
La vie y est très finement réglée : activité constante, diététique (qu'il nomme Gastrosophie), sexualité.
Chez les fouriéristes, l'union est libre, chaque préférence lubrique acceptée, mais passion taxonomique du moment, chaque goût sexuel est classé, subdivisé, organisé...
Fourier définit ainsi soixante-seize types de cocuage...
Tome premier seul, avec le Supplément à l’avant-propos paginé LXV-LXXX que l'on trouve dans peu d'exemplaires.

Relié à la suite le rare "Sommaire" :
[FOURIER, Charles]. Sommaire du traité de l'association domestique-agricole ou attraction industrielle. Paris, Bossange, 1823. 16-[1329-1448] pages. Relié sans le premier (instruction pour le vendeur ...) et le dernier (appendice aux conclusions) feuillet ainsi que les feuillets B8-8E que l'on trouve dans certains exemplaires entre les pages 8 et 9.
Édition originale rare de ce sommaire publié séparément, servant de prospectus à lire avant le Traité.
Fourier y réfute les attaques et critiques que l’on peut formuler à l’endroit de sa théorie des phalanstères avant de la présenter en trois leçons.

Photo BERBRUGGER, Adrien. 

Édition originale.
Adrien Berbrugger (1801-1869), est un archéologue et philologue français. Resté célèbre pour être un fin connaisseur de l'Algérie. Convaincu par les idées fouriéristes au début des années 1830 il donnera plusieurs conférences publiques pour prêcher la bonne parole de Charles Fourier.
Dans cet ouvrage, il se montre notamment opposé à la traite des noirs.

Reliés à la suite, onze autres rares brochures fouriéristes :

- GILLIOT, Quelques aperçus sur une théorie de nos sentiments moraux en réponse à la neuvième question. Strasbourg, Derivaux, 1842. 24 pages et 1 planche dépliante.
Édition originale.
Alphonse Gilliot était un fouriériste catholique, son travail cherchait à montrer l’accord profond existant entre le catholicisme et les doctrines sociétaires.
Ici, il participe au 10ᵉ Congrès scientifique de France dans lesquels les fouriéristes furent très actifs.

- ESQUIROS, De la Vie future au point de vue socialiste. Paris, Librairie phalanstérienne, 1850. 144 pages.
Édition originale.
Ouvrage curieux dans lequel l'auteur, tout en rejetant le catholicisme, essaie de définir ce que serait une vie après la mort selon la science.

- PELLARIN, Allocutions d'un socialiste. Paris, Capelle, 1846. 48 pages.
Édition originale.
Charles Pellarin fut l’un des premiers et des plus proches collaborateurs de Charles Fourier. Ici sont rassemblés certains de ses discours prononcés lors de banquets fouriéristes, durant les années 1842-1846.

- PELLARIN, Responsabilité individuelle. Paris, Capelle, 1847. 15 pages.
Édition originale.
Envoi de l'auteur au Dr Barrier.
Charles Pellarin fut l’un des premiers et des plus proches collaborateurs de Charles Fourier. Il écrivit de nombreux ouvrages sur la doctrine phalanstérienne. Allocution prononcée par Charles Pellarin à un banquet phalanstérien d’avril 1847, dans laquelle il essaie de lever la confusion entre le principe de l’attraction passionnelle fouriériste et le fatalisme.

- MANDET, Contre-critique avec exposition de principes. Paris, Librairie sociétaire, [v.1847]. 75 pages.
Édition originale.
L’avocat Charles Mandet, acquis aux idées fouriéristes, répond à des articles critiquant la doctrine de Fourier.

- MUIRON, Science sociale. Besançon, Ch. Deis, 1842. 8 pages.
Édition originale.
Just Muiron fut le premier disciple de Fourier. Gérant de journal, auteur de plusieurs ouvrages fouriéristes.

- [IMBERT], Le Dr. Ombros à M. Victor Considérant, lettre d'un disciple de Gall à un disciple de Fourier. Lyon, Rossary, 1835. 23 pages.
Édition originale.
Ouvrage curieux dans lequel Imbert s’efforce de montrer les affinités entre la théorie sociétaire et la phrénologie et surtout leur complémentarité. Il prône le rassemblement des partisans de Gall et des disciples de Fourier. Fleury Imbert, collègue de François Barrier à Lyon, sera le premier président de la société de l'Union agricole d'Afrique, tentative phalanstérienne en Algérie.


Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent la pratique des banquets républicains, véritables congrès politiques clandestins, et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). À Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts. Les Banquets jouèrent un rôle important dans la préparation de la révolution de 1848. Les banquets provinciaux semblent très influencés par celui du Centre parisien, les orateurs des premiers reprennent souvent des toasts entendus à Paris et lus dans la presse fouriériste les années précédentes, auxquels ils ajoutent quelques formules plus locales, en buvant par exemple « à la prospérité future de la ville de Saint-Étienne ». (Bernard Desmars,Festins harmoniens ou réunions militantes ? Les banquets phalanstériens de 1838 à 1849, 2007)

- Banquet donné à Saint-Etienne en commémoration de la naissance de Fourier. Saint-Etienne, Théolier ainé, 1845. 15 pages et 1 gravure (1 correction manuscrite).
Édition originale.

- Banquet donné à Saint-Etienne en commémoration de la naissance de Fourier. Saint-Etienne, Théolier ainé, 1846. 15 pages.
Édition originale.

- Banquet donné à Clermont en commémoration de la naissance de Fourier,. Clermont-Ferrand, Perol, 1846. 16 pages.
Édition originale.
Premier banquet fouriériste organisé à Clermont.

- Banquet commémoratif de la naissance de Charles Fourier donné à Clermont le 7 avril 1847. Clermont-Ferrand, Perol, 1847. 23 pages.
Édition originale.

Photo DAIN, Charles || FOURIER, Charles. 

Édition originale.
Tiré à part de la revue La Phalange.
Le texte de Charles Dain est suivi de l'article Remède aux divers esclavages par Charles Fourier.
D'origine guadeloupéenne, Charles Dain (1812-1871) mènera campagne pour l'abolition de l'esclavage, bien que lui-même soit propriétaire d'esclaves. Il siégea à l'Assemblée constituante en 1848.

L'ouvrage de Charles Dain est relié en avant dernier, avec 4 autres brochures :

- RICHARDSON, Essai sur le mal ou le péché, Paris, Treuttel et Wurtz, 1840. (4)-133-(1) pages.
Première édition en français.
Ouvrage qui fut commenté dans un article de la Phalange (3, p.584-598).
Pour James Richardson, protestant anglais, du mal vient le bien, schéma inaccessible aux fouriéristes du fait que pour eux le péché originel n'existe pas, pas plus que le mal en tant que principe métaphysique.
- [CONSIDERANT], Théorie générale de Fourier : Coup d'œil sur la théorie des fonctions, Lyon, [Nourtier], [1841]. 16 pages (manque la couverture du broché qui tenait lieu de page de titre).
Édition originale.
Ce texte est l’exposé sur la doctrine sociétaire fait par Victor Considérant au Congrès scientifique de France à Lyon le 5 septembre 1841.

- CANTAGREL, Mettray et Ostwald. Etude sur ces deux colonies agricoles, Paris, Librairie de l'école sociétaire, 1842. 65 pages.
Édition originale.
Tiré à part d'un long article paru dans la Phalange qui compare les colonies agricoles et pénitentiaires d’Ostwald (Bas-Rhin) et de Mettray (Indre-et-Loire), toutes deux ouvertes en 1839. Il s'agissait de centre de détention destiné aux enfants délinquants qui jusque-là étaient enfermés avec les adultes.

-BERBRUGGER, Conférences sur la Théorie sociétaire de Charles Fourier en septembre 1833, Lyon, Babeuf, 1833. 105 pages.
Édition originale.
Adrien Berbrugger (1801-1869), est un archéologue et philologue français. Resté célèbre pour être un fin connaisseur de l'Algérie. Convaincu par les idées fouriéristes au début des années 1830 il donnera plusieurs conférences publiques pour prêcher la bonne parole de Charles Fourier.
Dans cet ouvrage, il se montre notamment opposé à la traite des noirs.

Photo TRISTAN, Flora. 

Seconde édition.
Flora Tristan (1803-1844), est une militante socialiste et féministe française. Elle est une figure majeure du socialisme utopique dans les années 1840, elle prendra part aux premiers pas de l’internationalisme.
L'Union Ouvrière est son manifeste politique dans lequel on trouve l'un d’un des premiers projets d'organisation ouvrière.
Cinq ans avant le célèbre «Prolétaires de tous les pays unissez vous» de K. Marx, Flora Tristan écrivait : «Ouvriers, vous-êtes faibles et malheureux parce que vous êtes divisés; unissez-vous; l'union fait la force»
Une des premières féministes du mouvement social, elle affirme aussi que la femme est la prolétaire du prolétaire.

L'ouvrage de Flora Tristan est relié en fin de volume avec 12 autres brochures fouriéristes :

- PELLERIN. Notice sur Charles Fourier et sur sa théorie d'association. (extrait de l'annuaire du Doubs pour 1838). 23 pages.
Édition originale. Biographie et présentation des théorie de Fourier par l’un de ses premiers et plus proches collaborateurs.

- CHEVALIER. Le 10 octobre à Lyon (troisième anniversaire de la mort de Ch. Fourier - Compte rendu). Cluny, Au centre de l'union phalanstérienne, 1840-1841. 33 pages.
Édition originale.
Compte rendu d'un des premiers banquet fouriériste à Lyon.

- Union Phalanstérienne. Bases réglementaires. sl, sd, sn.(2)-vii pages. Édition originale. Donne le règlement de l'Union phalanstérienne crée par Aucaigne, Boyron et Possot et ayant pour but d'organiser et de faire de la propagande autour de l'Ecole sociétaire.
Édition originale.

- AUCAIGNE. Réalisation en mode transitoire. Cluny, Au centre de l'union phalanstérienne, 1840-1841. 43-(1) pages
Édition originale.
Stanislas Aucaigne fut rédacteur à la revue fouriériste dissidente Le Nouveau Monde dès 1839. Médecin, il développe dans cet ouvrage ses idées sur l’hygiène publique, sur les hôpitaux qu’il faudrait localiser en partie dans les campagnes. Il réfléchit à l’extinction de la mendicité, à une médecine sociétaire qui soignerait à meilleur compte les malades pauvres. Son projet est de résoudre les souffrances humaines par le Traité d’association de Fourier.

- PASSOT, Loi des destinées futures || Mélina B....x, La Fée Sociale, Cluny, Au centre de l'union phalanstérienne, 1840-1841. 36 pages.
Édition originale.

- [Un Prêtre catholique romain]. Accord des prophéties de l'Ancien et du Nouveau Testament avec la théorie sociétaire de Ch. Fourier. Cluny, Au centre de l'union phalanstérienne, 1841. 87 pages (salissures sur plusieurs feuillets).
Édition originale.
Anthologie de fragments du Nouveau et de l'Ancien Testament rassemblés afin d'y voir des preuves des théories du maitre Fourier.

- CHEVALIER. Les 27 et 28 aout à Cluny. Cluny, Au centre de l'union phalanstérienne, 1841. 34 pages.
Édition originale.
Militant fouriériste de Saône-et-Loire, il est avec Stanislas Aucaigne organisateur du banquet de 1841 à Cluny. Ce banquet est l'acte de naissance de l’Union phalanstérienne.

- CONSIDERANT. Compte rendu de l'exposition du système sociétaire de Fourier les 18, 20, 21 et 22 février 1841 dans la salle de la société philharmonique à Dijon. ( Extrait du journal de la côte d'or, revu et augmenté de notes). 24 pages.
Édition originale.

- FESTEAU. Les Progressives, huit chansons nouvelles et inédites. Paris, Vieillot, [1847]. 24 pages.
Édition originale.
Chansonnier, il est assez représentatif des chansonniers issus des goguettes parisiennes qui affirment avec force leur attachement au monde du travail et leur indépendance par rapport aux milieux de la culture, des partis politiques et du journalisme. Il rejoint l’équipe de Victor Considérant à la Démocratie pacifique, plusieurs de ses compositions témoignent alors de son adhésion aux thèses de Charles Fourier.

- [CONSIDERANT]. Petit cours de politique et d'économie sociale à l'usage des ignorants et des savants. Paris, librairie sociétaire, 1844. 72 pages.
Édition originale.
Texte tiré et remanié depuis la Débâcle de la Politique en France paru en 1836.
Goldsmith [33987]

- CONSIDERANT. Théorie du Droit de propriété et du Droit au travail. Paris, Librairie phalanstérienne, 1848. 36 pages.
Seconde édition.
Victor Considerant, comme bien d’autres, pressentait la venue du choc révolutionnaire. Il déplorait l’incapacité des hommes de gouvernement à comprendre la réalité et dénonçait, dans les termes de Fourier, les autorités qui s’agitent hors des « choses » telles qu’elles « sont ».

- Recueil des chants de l'Union industrielle donnée au Palmétar (Brésil), par les travailleurs Phalanstériens de France. Lyon, Mable ainé, 1842. 11 pages.
Édition originale.
Le phalanstère de Palmital est l'une des premières tentatives de colonie des fouriéristes à l'étranger avec la colonie de Saï sa rivale au Brésil. Ces deux colonies ne survirèrent cependant pas à l'année 1843.

Photo [Union agricole d'Afrique]. 

Le projet de l'Union agricole d'Afrique naît de la rencontre des intérêts coloniaux français en Algérie et de la volonté fouriériste de fonder une communauté suivant les principes phalanstériens (liberté, association égalitaire...). Ces intérêts s'agrègent à Lyon où se trouve un groupe fouriériste actif avec la rencontre du capitaine Gautier, officier de l’armée d’Afrique, avec Mlle Aimée Beuque, fouriériste convaincue.
Le projet d'une société civile par actions dirigeant une colonie en Algérie se dessine au cours de l'année 1845 et L’Union Agricole d’Afrique est fondée en décembre 1845. Son but était l'expérimentation du principe fouriériste d’association du capital, du travail et du talent.
Elle compte trente-trois membres dont les membres du comité d'organisation : Fleury Imbert, François Barrier, Felix Beuque et Soeur (Aimée), le Capitaine Gautier...
Le 8 novembre 1846, une ordonnance royale autorise le Comité lyonnais à fonder une Société civile de colonisation à la condition d’y accueillir trois cents familles européennes dont les deux tiers au moins doivent être d’origine française. Louis Philippe attribue à l’Union trois mille hectares au pied des collines de la vallée du Sig, à dix-huit kilomètres de la mer, sur la route d’Oran à Mascara.
Les premiers colons s'installeront en Algérie durant l'année 1847. Perdant peu à peu l'essence fouriériste du départ, la colonie du Sig perdurera cependant jusqu'à la fin du XIXᵉ siècle.

On trouve, reliés ensemble, une suite de documents provenant du comité d'organisation de l'Union agricole d'Afrique, ensemble qui nous plonge dans les premiers pas de cette expérience fouriériste :

- Projet des Statuts d'une société civile, Pour l'exploitation d'une propriété rurale en Algérie, Lyon, Dumoulin, 1845. 23 pages.
Édition originale.
L'un des premiers documents relatifs à l'Union. Il présente le projet de statuts de la société avant sa fondation qui n'aura lieu qu'à la fin de l'année 1845. Le document présente également les membres du comité d'organisation et la liste des premiers souscripteurs.

- L'Union agricole de... Société civile par actions pour l'exploitation d'une propriété rurale en Afrique, Lyon, Boitel, [1845]. 16 pages.
Édition originale.
Travaux du comité d'organisation depuis sa formation jusqu'au 25 octobre 1845. La fin du document donne le modèle de la procuration à envoyer aux souscripteurs pour la fondation de la société.

- Lettre de demande d'adhésion, novembre 1845. 3 pages.
Document en caractère de civilité probablement envoyé aux souscripteurs qui, a la veille du dépôt de demande de concession, cherche à étendre d'une dizaine de personnes le nombre de concessionnaires.
"dix à douze personnes capables par leur fortune et leur position de nous prêter un appui efficace."

- Plan avec légende, (sd). (2) feuillets dépliants.
Probablement le plan de la colonie tel qu'il était prévu aux premiers temps du projet. On y voit une enceinte de 400x300 mètres regroupant des bâtiments d'habitation et de manufactures.

- Contrat d'enrôlement des travailleurs associés, Lyon, 15 décembre 1846. 2 pages.
Document exceptionnel présentant le contrat qui liait l'Union avec les travailleurs associés.
Notre exemplaire est rempli et contre-signé par Félix Beuque (membre du comité d'administration) et Jacob Held, laboureur et cordonnier genevois de 36 ans. Jacob Held s'y engage pour un an et devient actionnaire à la hauteur de 50 francs.

- Tarif de solde des travailleurs associés et Tarif des fournitures, (sd). (2) pages.
Document passionnant pour comprendre l'économie interne à l'Union. Chaque travailleur y étant à la fois salarié et associé, la grille de salaire est définie pour l'ensemble des échelons hiérarchiques.
On remarquera que si les femmes peuvent au maximum prétendre à 70% du salaire d'un homme, elles peuvent cependant accéder au poste de directeur spécial de 1ʳᵉ classe (poste le plus haut après le Directeur général). On voit aussi qu'un salaire de 25 francs annuel est prévu pour les enfants de 0 à 5 ans...
Au verso, on trouve le tarif pour le logement et la pension complète (avec différentes options de repas et de logement).
Ainsi un Aide-ouvrier (14ème classe) touchera 504 francs par an et dépensera au minimum 360 francs pour se nourrir et 20 francs pour se loger.

- Union Agricole d'Afrique : Extrait des statuts..., Lyon, Boitel, (sd). (4) pages.
Extraits des statuts et bulletin de souscription publié après la fondation de la société civile.

- Union Agricole d'Afrique société par actions pour la fondation d'une commune agricole et industrielle dans la plaine du Sig, en Algérie, province d'Oran, Lyon, Boitel, (sd). 4 pages.
Prospectus de présentation de la société.

- Union Agricole d'Afrique société par actions... Ordonnance royale de concession. Lyon, Boitel, (sd). 4 pages.
Prospectus qui reproduit l'ordonnance royale de concession accordé à l'Union.

- Bulletin de l'Union Agricole d'Afrique :
Bulletin destinés aux sociétaires de l'Union pour rendre compte de l'avancée du projet et des premiers pas de la colonie en Algérie.
- Bulletin n°1 : 4 pages. Épreuve présentant des corrections manuscrites qui seront corrigées dans la copie diffusée. Notamment, le nom du correspondant de la ville de Nancy y est biffé.
- Bulletin n°1 : 4 pages. Impression diffusée avec la prise en compte des corrections ci-dessous, une nouvelle mise en page et l'adjonction de l'ordonnance royale de Louis Philippe accordant la concession.
- Liste des actionnaires, Année 1847 : 4 pages.
- Bulletin n°2 : Statuts de L'Union Agricole d'Afrique. 12 pages.
- Bulletin n°3 : Rapport du conseil d'Administration de l'Union Agricole d'Afrique. 30-(2) pages.
- Bulletin n°4 : 4 pages et 2 planches.
- Bulletin n°6 : Union agricole d'Afrique : Rapport sur l'administration, exercice 1847-1848
(2)-8-60 pages.
- Bulletin n°7 : Union agricole d'Afrique. 4 pages.

- Colonisation du Sig, Réponse à Mr le Maréchal Bugeaud, Oran, 1848. 4 pages. Intercalé entre le bulletin n°4 et n°6.
Article tiré de l'Echo d'Oran dans lequel le Capitaine Gautier répond au Maréchal Bugeaud qui annonçait la chute future du l'Union dans un article de la Revue des deux mondes.

- Bulletin de l'Union du Sig. Tome premier - Septembre 1849 - Aout 1850. 282-xliv-[283-298] pages. Les xliv premières pages reliées après la page 282.
Première année de publication du Bulletin de l'Union du Sig qui a remplacé le Bulletin de l'Union agricole d'Afrique, pour rendre compte aux sociétaires de l'activité de la colonie en Algérie.

Photo [FOURIERISME]. 

Édition originale.
Le banquet politique naît au moment de la Révolution française. En 1789, dans toutes les villes de France, le banquet en plein air, dans les rues, est une forme nouvelle de sociabilité pour affirmer l’enthousiasme patriotique et l’unité de la Nation. Au cours de ces repas civiques, on célèbre les nouvelles libertés.
Sous le règne de Louis-Philippe, le banquet politique va renaître comme moyen de contourner l’interdiction de réunions politique prises par le gouvernement réactionnaire du ministre Guizot.
Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent cette pratique et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). A Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts.
En 1847 et 1848, cette fonction subversive du banquet se répand dans tous les bords politiques et prend de l’ampleur. En février 1848, le préfet de police de Paris interdit un banquet. À la suite de cette interdiction, une manifestation de protestation va en quelques jours se transformer en insurrection qui mettra fin à la Monarchie de Juillet.

Compte rendu du banquet de Besançon en 1847 dans lequel on notera en particulier les "Toasts" de Just Muiron "Au génie de Fourier!", Ledoux "A l'organisation du travail !", Renaud "A la confusion de la fausse sagesse !", Vuillemin "A tous les bienfaiteurs de l'humanité !".

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